découvrez ce qu'est un trojan dans le domaine de la cybersécurité. cette définition claire et concise vous explique le fonctionnement des virus téléguidés, leurs risques et comment vous protéger efficacement.

Qu’est qu’un trojan ? Définition, exemples & solutions

Depuis l’émergence des premières attaques informatiques, le terme trojan ou cheval de Troie s’est imposé comme l’un des concepts clés en matière de cybersécurité. À l’origine inspiré d’une légende antique, ce terme désigne aujourd’hui un logiciel malveillant qui se dissimule sous l’apparence d’une application légitime. Le parallèle avec le fameux stratagème de la guerre de Troie n’est pas anodin : tout comme le bois de ce fameux cheval qui camouflait des soldats, le trojan cache en lui un code nuisible, rendant son déploiement et sa détection particulièrement sournois. Comprendre l’histoire et le fonctionnement de ce type de malware revêt une importance cruciale dans un contexte où les cybermenaces évoluent sans cesse. En effet, la capacité des chevaux de Troie à tromper les utilisateurs et contourner les dispositifs de sécurité traditionnels en fait un sujet d’étude passionnant et incontournable pour quiconque souhaite approfondir ses connaissances en matière de protection informatique.

Définition et fonctionnement d’un trojan en informatique, petit historique

Un trojan, ou cheval de Troie, est un type de logiciel malveillant conçu pour tromper l’utilisateur et lui faire installer volontairement un programme nuisible. Ce logiciel, bien que ne se répliquant pas de lui-même comme un virus, permet à un attaquant d’accéder à distance à un système, d’en prendre le contrôle, ou encore d’exfiltrer des données confidentielles. Le nom « Trojan » est directement inspiré de la célèbre ruse de la guerre de Troie décrite dans la mythologie grecque, où les Grecs offrirent aux Troyens un cheval en bois renfermant des soldats prêts à s’emparer de la ville une fois la nuit tombée. De la même manière, un trojan numérique se dissimule dans un programme apparemment inoffensif, mais cache un code malveillant prêt à agir dès son activation.

Historiquement, les premiers chevaux de Troie informatiques remontent aux années 1970, mais ils n’ont commencé à poser des problèmes sérieux que dans les années 1980 avec l’essor des ordinateurs personnels. L’un des premiers exemples documentés est le Cheval de Troie ANIMAL, conçu par John Walker en 1975 pour les systèmes IBM – bien que celui-ci n’était pas malveillant à l’origine, il a inspiré de nombreux imitateurs malintentionnés. Dans les années 1990, avec l’explosion d’Internet et la généralisation des emails, les trojans ont commencé à se répandre massivement. Des programmes comme Sub7 ou Back Orifice, développés entre 1998 et 1999, ont marqué un tournant dans l’histoire de la cybersécurité, car ils permettaient aux attaquants de contrôler les machines à distance avec une facilité déconcertante.

Le fonctionnement d’un trojan repose sur l’ingénierie sociale, c’est-à-dire la manipulation psychologique de l’utilisateur pour le pousser à exécuter un fichier malveillant. Cela peut se produire à travers un fichier joint à un e-mail, un faux site de téléchargement, ou encore un lien corrompu partagé sur les réseaux sociaux. Une fois lancé, le logiciel peut installer une backdoor (porte dérobée), enregistrer les frappes clavier (keylogger), désactiver les antivirus ou encore transformer l’ordinateur en un bot au sein d’un réseau zombi (botnet).

Depuis les années 2000, les trojans ont évolué pour devenir de plus en plus sophistiqués. Des programmes comme Zeus (2007), spécialisé dans le vol de données bancaires, ou encore Emotet (découvert en 2014), un malware modulaire utilisé comme plateforme pour d’autres attaques, montrent à quel point ces menaces se sont professionnalisées. Aujourd’hui, les trojans sont fréquemment utilisés dans des attaques ciblées, notamment contre des entreprises ou des institutions publiques, où ils servent de passerelle pour le déploiement de ransomwares ou l’espionnage industriel.

Mécanismes d’attaque et impacts sur la sécurité informatique

Les trojans (ou chevaux de Troie) sont des logiciels malveillants redoutés pour leur capacité à infiltrer les systèmes informatiques tout en se faisant passer pour des programmes sûrs. Leur principal atout réside dans leur capacité à dissimuler leurs intentions malveillantes derrière une interface ou une application apparemment légitime. Contrairement aux virus classiques, les trojans ne se répliquent pas automatiquement, mais nécessitent une action de l’utilisateur pour être exécutés (par exemple : ouverture d’un fichier, clic sur un lien ou exécution d’un programme téléchargé).

Une fois activé, un trojan peut activer plusieurs mécanismes d’attaque :

  • Création de portes dérobées (backdoors) : permettent à un pirate de prendre le contrôle à distance du système ;
  • Keylogging : enregistre les frappes clavier pour capturer des mots de passe ou des informations sensibles ;
  • Spyware : collecte discrètement des données sur l’utilisateur et son activité ;
  • Downloader/Loader : télécharge et installe automatiquement d’autres malwares sur le système infecté ;
  • Fileless Malware : agit exclusivement en mémoire vive pour éviter la détection par les antivirus classiques.

Les trojans sont souvent diffusés via des campagnes de phishing (hameçonnage) ou de smishing (hameçonnage par SMS). Ces techniques consistent à tromper l’utilisateur pour qu’il clique sur un lien ou télécharge une pièce jointe contenant le malware. Une fois le système compromis, le trojan peut exfiltrer des données, désactiver les logiciels de sécurité, ou servir de point d’entrée pour une attaque plus large comme un ransomware.

Leur danger réside également dans leur capacité à opérer en arrière-plan. Ces logiciels malveillants peuvent exploiter les failles de sécurité pour obtenir des privilèges administrateurs et se faire passer pour des processus système normaux. Cela rend leur détection difficile, même pour des outils de cybersécurité sophistiqués.

Exemples de trojans parmi les plus connus

Pour illustrer cet article informatique, voici une petite liste de trojans assez célèbres :

Nom du Trojan Description technique et particularités
Zeus Découvert en 2007, ce trojan bancaire cible les navigateurs web pour intercepter les identifiants bancaires. Il injecte du code dans les pages web consultées et peut modifier les transactions à l’insu de l’utilisateur.
Emotet Initialement un trojan bancaire, il a évolué pour devenir un loader capable d’installer d’autres malwares comme TrickBot ou Ryuk. Il est diffusé par des emails contenant des pièces jointes Word ou Excel piégées.
Sub7 Apparu à la fin des années 1990, il permet le contrôle complet d’un ordinateur à distance : visualisation de l’écran, modification de fichiers, enregistrement via webcam, etc. C’était un des premiers trojans de type RAT (Remote Access Trojan).
Back Orifice Créé en 1998 par le groupe Cult of the Dead Cow, ce trojan visait les systèmes Windows 98. Il démontrait la faiblesse des systèmes de sécurité Microsoft de l’époque et pouvait être utilisé pour espionner à distance.
Agent Tesla Un keylogger très répandu, capable d’exfiltrer les frappes clavier, les captures d’écran, les données du presse-papier et les informations d’identification stockées dans les navigateurs. Fréquemment vendu sur le dark web.
Remote Access Trojan (RAT) Catégorie de trojans permettant à l’attaquant un contrôle total de la machine infectée. Utilisé dans l’espionnage industriel, les cyberattaques ciblées et l’accès permanent à des systèmes critiques.

Prévention et stratégies pour se protéger contre les Trojans

Pour se prémunir efficacement contre les trojans, une approche proactive et multidimensionnelle de la cybersécurité est indispensable. Ces logiciels malveillants, insidieux par nature, exigent des mesures de prévention robustes, mais aussi une capacité de réaction rapide en cas d’infection avérée. Voici les principales recommandations et les étapes à suivre pour se protéger et réagir efficacement.

Mesures de prévention à mettre en œuvre

  • Installer un antivirus/antimalware reconnu : Un logiciel de sécurité performant, mis à jour en temps réel, est la première ligne de défense contre les trojans. Il doit inclure une protection proactive contre les comportements suspects, les tentatives de phishing et les scripts malveillants ;
  • Mettre à jour régulièrement les logiciels et systèmes : Les trojans exploitent souvent des vulnérabilités connues dans les applications obsolètes. Il est donc essentiel de maintenir à jour les systèmes d’exploitation, les navigateurs et tous les logiciels installés ;
  • Télécharger uniquement à partir de sources officielles : Évitez les plateformes de téléchargement non sécurisées ou les torrents. Privilégiez les sites officiels des éditeurs et vérifiez les signatures numériques lorsque possible ;
  • Utiliser un VPN : Un réseau privé virtuel (VPN) permet de sécuriser les échanges en ligne, de masquer l’adresse IP et de réduire les risques d’espionnage ou d’attaques ciblées ;
  • Activer un pare-feu personnel : Le pare-feu contrôle les connexions entrantes et sortantes, et peut alerter en cas de comportement inhabituel, souvent révélateur d’une activité de trojan ;
  • Former les utilisateurs : La sensibilisation est l’un des leviers les plus puissants contre les attaques. Apprendre à détecter les emails suspects, les liens frauduleux et les comportements à risque est essentiel ;
  • Utiliser l’authentification multifactorielle (MFA) : En cas de compromission des identifiants, une authentification à double facteur empêche souvent l’accès non autorisé aux comptes sensibles ;
  • Mettre en place des sauvegardes régulières : Les sauvegardes (locales et dans le cloud) permettent de restaurer rapidement les données en cas d’infection grave. Elles doivent être testées régulièrement et isolées du réseau principal.

Étapes à suivre en cas d’infection par un trojan

Il est important de se faire aider par des professionnels de la cybersécurité mais on peut résumer quelques étapes de résolution de problème suite à une attaque :

  1. Déconnecter immédiatement le système du réseau : Cela empêche le trojan de transmettre des données à un serveur distant ou d’infecter d’autres machines sur le même réseau ;
  2. Lancer une analyse antivirus complète en mode sans échec : Le mode sans échec limite l’exécution des processus, rendant plus facile la détection et la suppression du malware ;
  3. Identifier le type de trojan : Certains outils de diagnostic (comme Malwarebytes, HitmanPro, ou ESET Online Scanner) permettent d’identifier précisément le type de cheval de Troie et ses fichiers associés ;
  4. Supprimer manuellement les fichiers si nécessaire : Dans certains cas, les outils automatiques ne suffisent pas. Il peut être nécessaire d’intervenir manuellement dans le registre Windows, les dossiers de démarrage ou les processus système (à faire avec prudence ou avec l’aide d’un professionnel) ;
  5. Changer tous les mots de passe : Après une infection, il est impératif de modifier tous les identifiants (comptes email, bancaires, accès aux serveurs, etc.) en utilisant un autre appareil sain ;
  6. Vérifier l’intégrité des sauvegardes : Avant de restaurer des données, il faut s’assurer que les fichiers de sauvegarde ne sont pas eux-mêmes infectés par un malware dormant ;
  7. Consulter un expert en cybersécurité : En cas de doute ou si le trojan est très avancé (ex : RAT, backdoor persistante), un professionnel pourra analyser les journaux systèmes et réseaux pour évaluer les dommages et éliminer toutes traces d’intrusion ;
  8. Informer les autorités en cas de fuite de données : Si des informations sensibles ont été compromises (personnelles, médicales ou bancaires), il est recommandé d’en informer les organismes compétents (CNIL en France, par exemple) et les personnes concernées.

Vers une culture durable de la cybersécurité

Au-delà des outils techniques, la lutte contre les trojans repose sur une culture numérique partagée. L’implication de chaque utilisateur est essentielle pour détecter les menaces en amont. Les entreprises ont tout intérêt à intégrer des audits de sécurité réguliers, des simulations d’attaques (test de phishing, par exemple) et des protocoles de réponse aux incidents bien établis.

Enfin, une cybersécurité efficace repose sur trois piliers complémentaires : la technologie (antivirus, pare-feu, mises à jour), les processus (sauvegardes, politiques de mots de passe, plans de reprise) et les comportements humains (vigilance, formation, bon sens numérique). En combinant ces trois dimensions, les organisations comme les particuliers peuvent considérablement réduire leur exposition aux risques et faire face aux menaces, même les plus sophistiquées.