Les amoureux des chiens savent à quel point ces animaux peuvent être affectueux et fidèles et pourtant, il arrive que certaines interactions entre l’homme et son meilleur ami soient perturbées par des comportements indésirables. C’est ici qu’intervient le comportementaliste canin, un spécialiste dont le rôle est d’apaiser, de guider et d’éduquer. Mais qu’en est-il exactement de ses missions et de ses méthodes ? C’est ce que nous voyons dans cet article.
Le comportementaliste canin : un médiateur entre l’homme et le chien
L’une des premières idées reçues concernant le comportementaliste canin est qu’il se limite à, par exemple, un rôle d’éducateur canin, la réalité est en effet bien plus nuancée. Ainsi, sa mission s’étend bien au-delà de la simple éducation et sa vocation première est de fortifier et d’enrichir le lien unissant le chien à son maître. En se positionnant comme un médiateur entre ces deux univers, il facilite leur cohabitation et leur compréhension mutuelle. Face à des comportements inadaptés ou perturbateurs qui peuvent bouleverser le quotidien, le comportementaliste canin se montre alors indispensable pour restaurer une harmonie et rétablir un équilibre sain dans leur relation.
Observer, comprendre, agir avec l’animal : La définition métier
La méthode d’approche de ce professionnel repose sur une observation attentive. Il évalue le comportement du chien dans différents contextes, que ce soit chez lui ou lors d’interactions avec d’autres animaux ou personnes. Cette observation lui permet de déterminer la source des comportements indésirables.
Une fois le problème identifié, le comportementaliste canin donne des recommandations adaptées pour améliorer la situation. Ces conseils sont souvent centrés sur la manière dont le propriétaire communique avec son animal. Il peut s’agir de techniques spécifiques, d’exercices pratiques ou même de changements dans l’environnement du chien.
Aux origines du métier de comportementaliste canin
Le métier de comportementaliste canin, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est relativement récent. Toutefois, la relation entre l’homme et le chien remonte à des millénaires, et la nécessité de comprendre et de gérer le comportement des chiens a toujours été présente.
Historiquement, les chiens (parfois appelés improprement « cabots« ) ont été domestiqués pour la première fois il y a environ 20 000 à 40 000 ans et au départ, cette relation était principalement basée sur des besoins mutuels: les chiens aidaient à la chasse et à la protection, et en retour, l’homme leur fournissait de la nourriture et un abri. À mesure que la société humaine évoluait, le rôle des chiens a également changé, passant de chasseurs et protecteurs à bergers, gardiens, et finalement, animaux de compagnie.
La compréhension scientifique du comportement canin et la psychologie animale ont commencé à prendre de l’ampleur au 20e siècle. Konrad Lorenz, par exemple, a été l’un des pionniers dans l’étude du comportement animal, et ses travaux ont jeté les bases de l’éthologie, la science du comportement animal.
C’est dans la seconde moitié du 20e siècle que la profession de comportementaliste canin a vraiment commencé à émerger. Avec l’urbanisation croissante et les changements de mode de vie, les chiens sont devenus plus intégrés dans la vie familiale, ce qui a créé un besoin accru de comprendre et de gérer leur comportement dans un contexte domestique.
Les besoins spécifiques du chien
Il est essentiel de comprendre que les chiens, bien qu’étant nos fidèles compagnons depuis des millénaires, ont des besoins inhérents à leur espèce qui, s’ils ne sont pas satisfaits, peuvent engendrer des comportements indésirables ou des signes de mal-être. Ainsi, on peut recenser :
- Les besoins physiologiques : Tout comme les humains, les chiens ont besoin d’une alimentation équilibrée, d’eau fraîche en permanence, et d’un endroit confortable pour se reposer. Les apports nutritionnels doivent être adaptés à leur âge, leur taille, leur niveau d’activité et leur état de santé ;
- Les besoins d’exercice : Les chiens sont des animaux actifs par nature. Selon la race et le tempérament, le niveau d’activité nécessaire varie, mais tous les chiens ont besoin d’exercice régulier pour rester en bonne santé mentale et physique. Cela peut aller de longues balades pour les races énergiques à des promenades plus courtes et des jeux pour les races plus tranquilles ;
- Les besoins sociaux : Les chiens sont des créatures sociales. Ils ont besoin d’interactions, que ce soit avec d’autres chiens ou avec des humains. La socialisation dès le plus jeune âge est cruciale pour éviter les comportements agressifs ou craintifs ;
- Les besoins mentaux : Les chiens sont des animaux intelligents qui nécessitent une stimulation mentale. Les jouets interactifs, les jeux de recherche, les entraînements d’obéissance ou d’agilité sont d’excellents moyens de stimuler leur intellect ;
- Les besoins émotionnels : Tout comme nous, les chiens ressentent des émotions. Ils ont besoin de se sentir en sécurité, aimés et compris. Un environnement stable, des routines claires et de l’affection sont essentiels pour leur bien-être émotionnel.
Le comportementaliste canin joue ici un rôle essentiel dans la sensibilisation des propriétaires à ces besoins fondamentaux. Grâce à une connaissance basée sur des études scientifiques et comportementales, il peut guider les propriétaires dans la mise en place d’un environnement optimal pour leur chien.
De la formation à la pratique : Quel parcours ?
L’attrait pour le monde canin et le désir de contribuer à améliorer la relation entre les chiens et leurs propriétaires sont sans doute les premiers pas pour envisager une carrière en tant que comportementaliste canin. Cependant, entre l’intérêt pour cette profession et sa mise en pratique, il y a un chemin d’apprentissage à parcourir.
- Les qualités essentielles : Pour exceller dans ce métier, un comportementaliste canin doit avoir une aptitude naturelle à observer les détails. Les moindres changements de comportement, souvent imperceptibles pour le commun des mortels, peuvent donner d’importantes indications. De plus, la patience est essentielle : chaque chien est différent et certains peuvent prendre plus de temps que d’autres pour changer de comportement. Enfin, une capacité d’écoute attentive est indispensable, car les propriétaires d’animaux sont souvent une source précieuse d’informations sur le comportement de leur chien ;
- La formation : Bien qu’il n’existe pas encore de cadre officiel fixé par l’État pour la certification des comportementalistes canins, plusieurs institutions et centres de formation proposent des cursus dédiés. Ces formations, souvent encadrées par des professionnels du secteur, permettent d’acquérir des connaissances théoriques en psychologie canine, en éthologie et en techniques d’intervention. Elles offrent aussi souvent des stages pratiques pour confronter les apprentis à la réalité du terrain ;
- La mise en pratique : Une fois la formation terminée, l’apprentissage ne s’arrête pas là. Comme pour beaucoup de métiers, l’expérience est une composante essentielle. Au début, travailler aux côtés d’un professionnel expérimenté peut être bénéfique. Avec le temps, la pratique régulière et la confrontation à diverses situations renforceront les compétences et la confiance en soi ;
- Le développement continu des compétences : Le monde de la psychologie canine est en constante évolution. Les nouvelles recherches et découvertes dans ce domaine exigent que le professionnel reste à jour. Participer à des séminaires, des conférences et des formations continues est donc crucial pour rester au sommet de son art.
Ainsi pour clore notre sujet, le rôle du comportementaliste canin est de veiller au bonheur et au bien-être des chiens et de leurs propriétaires. Grâce à ses interventions et sa formation d’État adéquate, il est possible de transformer des relations tendues ou conflictuelles en des partenariats harmonieux et enrichissants.
R.C.