Adopter un chien est une expérience passionnante ainsi que pourrons vous le dire des professionnels comme les éducateurs canins, mais parmi les premières questions que l’on se pose, celle de la race est souvent primordiale. Mais qu’est-ce qu’un chien de race exactement ? Comment savoir si le futur compagnon à quatre pattes que vous envisagez d’adopter est un véritable chien de race ? Voici quelques éclaircissements pour y voir plus clair.
- Chien de race : une définition réglementée
- Mieux comprendre le LOF
- Que se passe t-il à l’international ?
- Comment inscrire un chien au LOF ?
- L’examen de confirmation en lumière
- L’importance du pedigree pour déterminer la race d’un chien
- Quelles sont les plus anciennes races de chiens ?
- Quelques races de chiens très prisées en France et en Europe
Chien de race : une définition réglementée
L’histoire de la cynophilie en France est longue et riche. Depuis plusieurs siècles, les éleveurs, les propriétaires et les passionnés de chiens ont cherché à préserver et à améliorer les qualités spécifiques de différentes races de chiens. Dans ce contexte, il est devenu nécessaire de mettre en place un système qui permettrait de différencier un chien répondant à des critères spécifiques de pureté raciale d’un autre qui n’en serait pas issu.
En France, la question de la définition et de la reconnaissance des chiens de race a été tranchée par une approche législative. En effet, le terme « chien de race » n’est pas une simple appellation ou une caractéristique anodine. Il est rigoureusement encadré par la législation française. Cela signifie qu’un chien ne peut être officiellement qualifié de « chien de race » que s’il répond à certains critères bien précis.
Ces critères sont définis et vérifiés par le biais d’une inscription au Livre des Origines Français, plus communément désigné par son acronyme, LOF. Créé en 1885, le LOF est le fruit du travail assidu d’éleveurs et de passionnés canins tels que James de Coninck et Charles Elie de Botherel. Ce registre officiel est la pierre angulaire de la reconnaissance des chiens de race en France. Chaque inscription au LOF est une garantie que le chien concerné possède les caractéristiques génétiques et physiques attendues pour sa race.
Cependant, il est important de noter qu’il existe de nombreux chiens qui, bien qu’ils puissent ressembler à une race particulière, ne sont pas inscrits au LOF. Dans de tels cas, ces chiens sont généralement décrits en utilisant des termes tels que « de type » ou « d’apparence », suivis de la race à laquelle ils ressemblent le plus. Par exemple, un chien qui ressemble à un berger allemand mais qui n’est pas inscrit au LOF sera décrit comme « de type berger allemand ». De plus, si un chien est issu du croisement de deux races ou plus, il est généralement qualifié de « croisé ».
Mieux comprendre le LOF
Le Livre des Origines Français est né d’une volonté de structurer et d’encadrer l’élevage canin en France. et au milieu du XIXème siècle, avec l’essor des expositions canines et la popularité croissante des chiens de race, il devint évident qu’un système officiel de reconnaissance était nécessaire pour maintenir des standards élevés et préserver l’intégrité des différentes races.
En 1885 donc, sous l’impulsion de figures cynophiles emblématiques comme James de Coninck et Charles Elie de Botherel, le LOF a vu le jour et c’était un moyen pour les éleveurs et les passionnés de s’assurer que les chiens produits en France respectaient les normes strictes établies pour chaque race :
Le fonctionnement et l’évolution du LOF
Le LOF n’est pas qu’un simple registre : il est la colonne vertébrale de l’élevage canin en France. Pour qu’un chien soit inscrit, il doit répondre à des critères précis, souvent liés à ses ascendants directs, mais aussi à des normes physiques et comportementales propres à sa race. Ces standards ont évolué au fil du temps pour s’adapter aux réalités de l’élevage, aux tendances et aux besoins de la société.
Par exemple, le bouledogue français, qui jouit d’une grande popularité non seulement en France mais également à l’échelle internationale, a connu des modifications dans son standard au fil des années. À l’origine, ce petit chien robuste était utilisé pour chasser les rongeurs et pour le combat avec des taureaux. Au fil du temps, avec l’interdiction de ces combats et l’évolution de sa popularité comme chien de compagnie, le standard du bouledogue français a mis davantage l’accent sur son apparence, sa taille compacte, son pelage lisse et ses caractéristiques faciales uniques, comme ses oreilles « chauve-souris » et son museau plat.
Que se passe t-il à l’international ?
Si le LOF est l’emblème de la régulation de l’élevage canin en France, il est loin d’être le seul registre de ce type au niveau international. En effet, chaque nation possède généralement son propre système d’enregistrement et de certification pour les chiens de race pure.
Des registres similaires à travers le monde
À l’image du LOF en France, le Royaume-Uni dispose du Kennel Club, tandis que les États-Unis comptent sur l’American Kennel Club (AKC). Chaque institution établit ses propres critères et standards de race, bien que de nombreux points soient communs entre ces organisations du fait de collaborations et d’échanges constants.
Une collaboration pour une reconnaissance mutuelle
Ces organismes travaillent souvent ensemble, notamment au sein de la Fédération Cynologique Internationale (FCI), qui regroupe plus de 80 pays membres. La FCI joue un rôle essentiel dans l’harmonisation des standards de race et facilite ainsi la reconnaissance mutuelle des chiens de race pure à travers ses pays membres. Par exemple, un chien inscrit au LOF et respectant le standard de la FCI pour sa race serait reconnu par la majorité des membres de cette fédération.
L’importance des expositions internationales
Les expositions canines internationales, où des chiens de différents pays sont jugés selon des standards communs, soulignent l’importance de cette collaboration internationale. Ces événements, tels que le prestigieux « Crufts » en Angleterre ou le « Westminster Kennel Club Dog Show » aux États-Unis, mettent en lumière la nécessité d’une uniformité dans la reconnaissance des races, même si chaque pays possède son propre registre.
Comment inscrire un chien au LOF ?
L’inscription d’un chien au Livre des Origines Français n’est pas une simple formalité administrative et elle est le reflet d’un processus rigoureux visant à garantir la pureté et la conformité d’une race. Voici les étapes détaillées pour y parvenir :
Une ascendance conforme
Pour qu’un chiot soit éligible à une inscription au LOF, ses deux parents doivent non seulement être inscrits à ce registre, mais ils doivent aussi avoir été confirmés, c’est-à-dire qu’ils ont été jugés conformes aux standards de leur race.
La déclaration de la saillie
Avant même la naissance des chiots, l’éleveur ou le propriétaire du chien doit informer la Société Centrale Canine (SCC) de la saillie. Cette déclaration précoce assure que la SCC est informée des éventuels futurs chiots qui pourraient prétendre à une inscription au LOF.
L’enregistrement de la portée et identification
Une fois les chiots nés, l’éleveur a la responsabilité de les enregistrer auprès de la SCC. Cette démarche est cruciale car elle marque la première étape officielle de l’inscription des chiots. Par ailleurs, chaque chiot doit être identifié, généralement par l’implantation d’une puce électronique, qui contient des informations essentielles comme son origine, sa date de naissance et d’autres détails pertinents.
Une confirmation essentielle
L’inscription initiale au LOF n’est, cependant, que temporaire et pour qu’un chiot soit officiellement reconnu comme un chien de race, il doit passer un examen de confirmation. Cet examen, réalisé par un juge spécialisé, évalue la conformité du chien aux standards de sa race. Cela englobe non seulement l’apparence physique du chien, mais aussi son comportement et sa démarche (voir aussi la possibilité de consulter un comportementaliste canin sur ce point). Si le juge est convaincu que le chien est conforme, il délivre un certificat de confirmation, marquant ainsi l’inscription définitive du chien au LOF.
L’examen de confirmation en lumière
L’examen de confirmation est une étape indispensable et déterminante dans le parcours d’un chien aspirant à être reconnu comme un pur représentant de sa race. Cet examen se distingue par sa nature exhaustive et minutieuse, visant à assurer que le chien en question est en parfaite adéquation avec les normes établies pour sa race :
- L’examen statique : Au cours de cette première phase, chaque détail du chien est scruté sous l’œil expert d’un juge. Cela va de la taille, au poids, en passant par la forme de la tête, les oreilles, les yeux, la queue et le pelage. L’objectif est d’évaluer si le chien présente les caractéristiques physiques distinctives et attendues de sa race ;
- L’examen dynamique : Au-delà de l’apparence, le comportement et la démarche du chien sont également mis à l’épreuve. Le chien est observé en mouvement, souvent aux côtés de son maître, pour s’assurer qu’il se comporte de manière appropriée et qu’il démontre les traits comportementaux typiques de sa race. Cela permet également d’évaluer son niveau de dressage, son obéissance, ainsi que sa réaction en présence d’autres animaux.
L’importance du pedigree pour déterminer la race d’un chien
Le pedigree est souvent perçu comme le « passeport généalogique » d’un chien, mais sa valeur dépasse de loin cette simple analogie. C’est un témoignage de l’authenticité, du patrimoine génétique et des qualités intrinsèques de l’animal avec :
- Une conformité aux normes : Au cœur du pedigree réside la confirmation que le chien satisfait aux normes rigoureuses de sa race. C’est une assurance que l’animal possède les traits physiques et comportementaux attendus, hérités au fil des générations ;
- Un voyage à travers la généalogie de l’animal : Le pedigree dessine l’arbre généalogique du chien, offrant un aperçu des ancêtres qui ont contribué à son héritage. Cette trame historique peut remonter jusqu’à cinq générations, voire davantage, offrant une richesse d’information sur la lignée et les alliances qui ont façonné le spécimen actuel ;
- Un faisceau d’informations complémentaires : Avec l’évolution des technologies et de la science, de nombreux pedigrees modernes vont au-delà des simples noms et dates. Ils peuvent incorporer des données ADN, des détails sur la santé de l’animal, ses éventuelles prédispositions génétiques, ou encore des records de performances, qu’ils soient liés à des concours de beauté, à des épreuves d’agilité ou à d’autres compétitions canines ;
- Une authentification officielle : Posséder un pedigree, c’est également bénéficier d’un sceau d’authenticité. Cela garantit aux éleveurs, aux acheteurs et aux amateurs de chiens que l’animal en question est un représentant authentique et respecté de sa race.
Quelles sont les plus anciennes races de chiens ?
La domestication du chien remonte évidemment à plusieurs milliers d’années ; Cela fait de lui l’un des premiers animaux à être domestiqués par les humains. Au fil du temps, différentes races ont été développées pour répondre à des besoins spécifiques tels que la chasse, la garde ou la conduite de troupeaux. Voici quelques-unes des races de chiens anciennes qui sont reconnues comme étant parmi les plus anciennes :
- Le Basenji : Originaire d’Afrique centrale, le Basenji est souvent considéré comme l’une des plus anciennes races de chiens. Il est unique en ce qu’il ne jappe pas comme la plupart des autres chiens mais émet plutôt un yodel particulier appelé « barroo ». Les représentations de chiens ressemblant à des Basenjis ont été trouvées dans des fresques et des sculptures de l’Égypte ancienne ;
- Le Saluki : Également connu sous le nom de chien royal d’Égypte, le Saluki est vénéré depuis l’Antiquité au Moyen-Orient. C’est un chien de chasse rapide et gracieux, utilisé principalement pour poursuivre le gibier à vue ;
- Le Pharaon Hound : Comme son nom l’indique, ce chien est associé à l’Égypte ancienne. Il est similaire en apparence au Saluki, mais est originaire de Malte ;
- Le Chow Chow : Cette race distinctive est originaire de Chine où elle existe depuis au moins 2000 ans, voire plus. Reconnaissables à leur langue bleue-noire, les Chow Chows étaient utilisés pour la chasse, la garde et le transport ;
- Le Shar Pei : C’est une autre race ancienne originaire de Chine, reconnaissable à ses plis distinctifs et à son museau « hippopotame ». Il a été utilisé comme chien de garde et de chasse ;
- Le Lévrier afghan : Originaire des régions montagneuses d’Afghanistan, ce chien à poil long était utilisé pour chasser les gros gibiers grâce à sa vue aiguisée ;
- Le Samoyède : Originaires de Sibérie, les Samoyèdes étaient utilisés par les peuples nomades pour le traîneau, la garde et la chasse ;
- Le Alaskan Malamute : Comme le nom le suggère, cette race est originaire de l’Alaska et est l’une des plus anciennes races de chiens de traîneau.
Quelques races de chiens très prisées en France et en Europe
L’Europe, avec sa riche histoire et sa diversité culturelle, a été le berceau de nombreuses races de chiens. Parmi elles, certaines sont devenues particulièrement populaires en France et dans d’autres pays européens. Voici un aperçu de quelques-unes de ces races prisées pour conclure notre sujet :
- Le Labrador Retriever : Le Labrador, avec son tempérament amical et sa fidélité indéfectible, est l’un des chiens les plus populaires au monde. Originaire de Terre-Neuve, il est apprécié pour son intelligence et sa capacité à être un excellent compagnon familial. En France comme en Europe, sa popularité ne faiblit pas ;
- Le Berger Allemand : Race emblématique, le Berger Allemand est respecté pour ses capacités de travail et sa loyauté. Élevé à l’origine pour garder les troupeaux, il s’est rapidement adapté à divers rôles, notamment dans les forces de police et les services de secours. Sa silhouette élégante et sa puissance en font une race prisée des Européens ;
- Le Bulldog Français : Petit mais robuste, le Bulldog Français est connu pour son apparence distinctive et son caractère enjoué. Parfait pour la vie en appartement, il est devenu le chouchou des citadins français et de nombreux Européens ;
- Le Jack Russell Terrier : Originaire d’Angleterre, ce petit terrier énergique et vif est un chien de chasse par excellence. Sa taille compacte, combinée à une personnalité débordante, lui a valu une grande affection, notamment parmi les amateurs de sports canins ;
- Le Chihuahua : Bien qu’originaire du Mexique, le Chihuahua a conquis le cœur des Français et des Européens avec son tempérament audacieux et sa petite taille. Parfait compagnon de sac à main, il est souvent associé à la haute couture et aux célébrités ;
- 6. Le Boxer : Avec sa musculature impressionnante et sa face expressive, le Boxer est un chien de garde dévoué. Son histoire, enracinée en Allemagne, en fait un pilier de la culture canine européenne. Connu pour son amour des enfants et sa nature protectrice, il est un favori des familles.
Ces chiens, avec leurs histoires uniques et leurs caractéristiques variées, enrichissent notre quotidien et même notre imaginaire culturel, faisant du « cabot » l’un des animaux les plus proche de l’homme.
R.C.