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Qu’est-ce qu’une grume ? Définition

La forêt est une ressource inestimable pour l’homme, elle nous fournit de l’oxygène, des matières premières et une biodiversité incomparable. Lorsqu’on parle d’exploitation forestière, il est courant d’entendre le terme « grume ». Mais qu’est-ce exactement qu’une grume ? Plongeons ensemble dans l’univers de la sylviculture pour le découvrir.

La définition de la grume

Une grume désigne un tronc d’arbre qui a été abattu et ébranché, mais qui n’a pas encore été scié ou transformé en bois d’œuvre ou en bois d’industrie. Elle représente donc l’état intermédiaire du bois entre l’arbre sur pied et le produit fini, qu’il soit une planche, une poutre ou autre.

La grume est souvent caractérisée par sa longueur, son diamètre et la qualité du bois qu’elle renferme. Selon l’espèce de l’arbre et la destination finale du bois, la grume peut avoir différentes dimensions.

Les différentes transformations d’une grume

Dans les scieries, les grumes sont travaillées pour être ensuite vendues selon les besoins des clients. Citons ici les différentes formes proposées :

  • Les avivés : Une fois que la grume arrive à la scierie, l’une des premières transformations peut être de la scier en avivés. Il s’agit de pièces de bois sciées sur les quatre faces, mais qui conservent encore leurs bords naturels. Les avivés peuvent être ultérieurement retravaillés pour donner des planches ou des poutres ;
  • Les carrelets : Ce sont des pièces de bois plus petites, sciées sur les quatre faces, et qui ont une section carrée ou rectangulaire. Les carrelets sont souvent utilisés dans la menuiserie pour la fabrication de cadres de fenêtres, de portes ou de meubles ;
  • Le bois lamellé-collé : Pour des structures nécessitant des longueurs et des résistances particulières, plusieurs lamelles de bois sont collées ensemble. Cette technique permet d’obtenir des pièces de grandes dimensions et de résistances supérieures. Les poutres en bois lamellé-collé sont couramment utilisées dans la construction, en particulier pour des portées importantes ;
  • Le bois abouté : Il s’agit d’une technique où les extrémités de plusieurs morceaux de bois sont jointes bout à bout. Cela permet de rallonger des pièces de bois sans nécessairement avoir une grume de grande longueur. C’est une méthode particulièrement utile pour optimiser l’utilisation de chutes ou de pièces plus courtes.

En fonction des besoins, ces pièces partent en ébénisterie, dans le charpentage ou encore même dans certains matériaux composites parfois.

Les grumes sont transformées de différentes manières

La qualité au cœur de la valorisation

Le bois est l’une des rares matières premières dont la variété est presque infinie et, en effet, chaque essence d’arbre possède ses propres caractéristiques, textures et teintes. La qualité d’une grume est donc intrinsèquement liée à l’essence de l’arbre dont elle provient, en plus de son état de santé et de sa maturité.

Les différentes essences et leurs utilisations

Voici quelques essences de bois dont l’usage sera différent pour bien comprendre comment sont utilisées les grumes :

  • Le chêne : Considéré par beaucoup comme le roi des bois, le chêne est réputé pour sa robustesse et sa longévité. Une grume de chêne de bonne qualité est souvent utilisée pour la menuiserie haut de gamme, l’ébénisterie, ou la tonnellerie, car elle confère une saveur particulière aux vins et spiritueux ;
  • Le hêtre : Ce bois clair est apprécié pour sa résistance et son homogénéité. Il est souvent employé dans la fabrication de meubles, de jouets ou d’outils ;
  • Le pin : Plus tendre que les essences précédemment citées, le pin est couramment utilisé dans la construction, notamment pour la charpente. Cependant, une grume de pin avec trop de nœuds pourrait être redirigée vers la production de panneaux ou de pâte à papier ;
  • L’épicéa : Très utilisé dans la construction, surtout en tant que bois lamellé-collé, l’épicéa est également la matière première de choix pour de nombreux instruments de musique ;
  • Le teck : Cette essence exotique est très prisée pour sa résistance aux intempéries et aux insectes. Elle est souvent utilisée pour la construction navale ou pour des meubles d’extérieur.

La qualité de la grume et l’essence choisie

La qualité d’une grume ne se juge pas uniquement à son aspect extérieur. La densité du bois, sa texture, sa capacité à bien sécher ou encore sa résistance aux maladies et aux parasites sont autant de critères essentiels. L’essence d’un arbre peut donc influencer grandement la destination finale d’une grume. Par exemple, une grume d’acajou sera très probablement destinée à la fabrication de meubles haut de gamme, tandis qu’une grume de peuplier, plus tendre et à croissance rapide, pourra être utilisée pour la fabrication de caisses ou de contreplaqués.

La responsabilité dans l’exploitation

Il est essentiel de souligner l’importance d’une exploitation forestière responsable. En choisissant des grumes issues de forêts gérées de manière durable, non seulement nous préservons les écosystèmes forestiers, mais nous garantissons aussi une meilleure qualité de bois. La traçabilité des grumes est donc primordiale pour une industrie bois soucieuse de son impact environnemental.

Comment sont cubées les grumes ?

Lorsqu’on se trouve face à une grume, étendue devant nous sur le sol, la première chose que l’on remarque est sa forme. Elle rappelle celle d’un tronc de cône avec une extrémité plus large que l’autre. Mais comment peut-on, à partir de cette forme particulière, déterminer le volume de bois qu’elle contient (le cubage) ?

Une méthode couramment utilisée pour estimer le volume d’une grume est de la comparer à un cylindre. Imaginons que nous puissions mesurer la circonférence de la grume à mi-chemin de sa longueur. Si nous considérons que cette circonférence représente celle d’un cylindre ayant la même longueur que la grume, nous pourrions alors estimer son volume en utilisant la formule du volume du cylindre.

Prenons l’exemple d’une grume d’une longueur de 5 mètres avec une circonférence moyenne de 1,20 mètres. En suivant cette approche, son volume serait approximativement de 0,45 m³. Il est important de noter que ce volume inclut non seulement le bois lui-même, mais aussi l’écorce, l’aubier et tout autre « déchet » qui pourrait se trouver sur ou dans le bois.

Toutefois, même si cette approche donne une estimation rapide et facile, elle ne prend pas en compte la quantité de bois réellement exploitable. Dans la pratique, une partie de la grume, notamment l’écorce et l’aubier, peut ne pas être utilisée, surtout si l’aubier de l’essence en question n’est pas jugé utile.

C’est pourquoi il existe différents modes de calcul pour estimer le volume d’une grume, en tenant compte des particularités de chaque essence. Trois des méthodes les plus courantes sont :

  • Le cubage au 1/4 sans déduction : Cette méthode offre une estimation simple, sans enlever de pourcentage pour les déchets potentiels ;
  • Le cubage au 1/6 déduit : Ici, on retranche une certaine fraction (1/6) du volume pour tenir compte des parties non utilisables ;
  • Le cubage au 1/5 déduit : De manière similaire à la précédente, cette méthode retire 1/5 du volume total pour compenser les pertes éventuelles.
Le cubage des grumes est une étape importante

Quand doit-on abattre un arbre pour en faire une grume ?

L’âge auquel on décide d’abattre un arbre est d’une grande importance pour maximiser sa valeur tout en préservant la santé de la forêt. Cette décision est étroitement liée à l’essence de l’arbre, car chaque espèce a son propre rythme de croissance et de maturité.

En général, il est préférable d’attendre qu’un arbre ait atteint son âge de fructification avant de l’abattre. Cet âge témoigne souvent de la maturité de l’arbre et de sa capacité à se reproduire, garantissant ainsi la pérennité de l’écosystème forestier. De plus, du point de vue économique, abattre un arbre trop tôt peut s’avérer être une erreur. En effet, un arbre voit son volume croître de manière exponentielle avec l’âge : lorsqu’il double en âge, son volume peut augmenter jusqu’à huit fois.

Néanmoins, il est tout aussi essentiel de ne pas attendre trop longtemps avant de procéder à l’abattage. En vieillissant, certains arbres deviennent susceptibles à diverses maladies ou affections, comme la cadranure. Cette dernière peut rendre le bois spongieux et le priver de ses qualités intrinsèques, diminuant ainsi sa valeur.

Voici quelques recommandations concernant l’âge optimal d’abattage pour différentes essences :

  • Peuplier : En moyenne, il est préférable d’abattre le peuplier vers l’âge de 30 ans ;
  • Orme et pin sylvestre : Ces essences atteignent généralement leur maturité entre 70 et 80 ans ;
  • Bouleau : Autour de 40 ans est un bon compromis pour cette essence ;
  • Alisier, sapin et tilleul : Ces arbres atteignent souvent leur pic autour de 100 ans ;
  • Hêtre : Avec une croissance plus lente, le hêtre est généralement prêt pour l’abattage à 150 ans ;
  • Châtaignier, chêne et noyer : Ces arbres majestueux peuvent nécessiter entre 75 et 250 ans avant d’être abattus, selon leur environnement et leur santé ;
  • Cerisier, charme et sycomore : Ces essences sont généralement mûres pour l’abattage autour de 50 ans.

L’importance de connaître l’âge optimal d’abattage réside dans le fait de garantir la qualité du bois tout en assurant une gestion forestière durable et respectueuse de la biodiversité.

R.C.