miskine

Que veut dire miskine ? Définition

Le terme miskine trouve son origine en arabe, où il porte le sens de « pauvre » ou « indigent ». En français, le terme a conservé une grande partie de sa signification originale et est souvent utilisé pour exprimer le mépris ou la pitié envers une personne considérée comme pitoyable ou pathétique. Les connotations du mot peuvent être très négatives, impliquant que la personne en question est sans valeur ou ne mérite pas de respect. Cependant, originellement, il peut également être utilisé de manière plus positive ou neutre, simplement pour décrire quelqu’un qui est très pauvre ou malchanceux. Le terme serait passé par le sud de l’Europe avant d’arriver en France, probablement par l’Espagne ou l’Italie.

Le sens originel du mot pour exprimer une pitié

On peut employer le terme « miskine » pour évoquer la pitié. On utilisera ainsi des phrases comme :

  • « Tu as vu ce pauvre miskine ? »
  • « Oh là là, c’est un miskine ce mec »

Ici, l’expression n’est pas forcément énoncée directement à l’intéressé et peut par exemple être utilisée dans un groupe pour désigner un individu plus distant. Si la pitié est un sentiment de tristesse ou de compassion suscité par la souffrance d’autrui, souvent accompagné d’un désir de soulager cette douleur, ce n’est pas tout à fait la même chose dans le sens évoqué ici. En effet, dans certains cas, la pitié peut être considérée comme une émotion négative, suscitant des sentiments de condescendance ou de supériorité chez l’observateur.

La reprise du terme par les jeunes ados

Très repris de nos jours, ce terme de rue a été employé par quelques rappeurs et rappeuses célèbres dont Diam’s à partir du début des années 2000. Il est utilisé de manière très péjorative depuis pour traiter les individus, des institutions, l’autre. Il a une forme abrégée en langage SMS qui est « MSKN »,couramment utilisé par les adolescents d’aujourd’hui. Le mot miskine est souvent mal prononcé : Il s’agit de \mis. kyne\, rimant avec des mots comme coquine et fine. Bien que cette prononciation soit courante, ce n’est pas la seule façon audible du mot chez les gens le prononçant, étant donné l’apport tardif dans la langue française.

On pourra ainsi dire, un peu de manière innocente :

  • « Fais pas ton miskine ! »

ou de manière plus outrancière :

  • « Espèce de Miskine ! »
mskn, du langage SMS utilisé par les ados

La ressemblance phonique avec le terme mesquinerie

Il est fort probable que le terme « miskine » (ou son abréviation « MSKN ») soit une manière de remplacer un terme vieilli et largement employé par les plus anciens : « mesquinerie », « mesquine », etc. Son usage peut venir aussi de l’ignorance et du manque de vocabulaire, en s’appuyant en particulier sur de vagues sons entendus ici et là. Le fait de dire « mesquin » est également vieilli, c’est aussi un adjectif court et moins long à vocaliser que « miskine », terme dont on imagine sans mal l’accentuation de la dernière syllabe. Si le langage se renouvelle (et c’est heureux le plus souvent), on constatera également malheureusement ici que les notions de pauvretés et de paix aussi originellement attachées au mot arabe disparaissent au profit de l’insulte.

Pour aller plus loin

La plupart des gens ont fait l’expérience de la mesquinerie à un moment ou à un autre de leur vie. Qu’il s’agisse d’être la cible d’intimidation ou simplement d’être témoin d’un acte ou d’une parole désobligeante, la mesquinerie peut prendre de nombreuses formes. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Et d’où vient-elle ?

La mesquinerie est en fait un corolaire courant de la méchanceté humaine dans le sens où elle se caractérise généralement par le désir de faire du mal à une autre personne, que ce soit physiquement ou émotionnellement. Elle peut être motivée par l’envie, la jalousie ou le besoin de se sentir supérieur. Dans certains cas, la mesquinerie peut être le résultat d’une colère ou d’un ressentiment non résolu, intérieur. Il peut aussi s’agir d’un comportement acquis, c’est-à-dire d’un comportement que la personne a observé et imité chez les autres, ce qui est souvent le cas des jeunes adolescents notamment.

Être mesquin(e) n’apporte rien

Il peut être tentant de s’emporter et de blesser quelqu’un d’autre lorsque l’on se sent en insécurité ou frustré. Cependant, il est important de se rappeler que la méchanceté ne fait qu’engendrer la négativité et le ressentiment. Et si elle peut apporter un soulagement temporaire, elle finit par nuire aux deux parties concernées. En revanche, la gentillesse et la compréhension permettent une communication productive et des liens plus profonds avec ceux qui nous entourent. Ce n’est pas toujours facile, mais la pratique de l’empathie et de la compassion peut conduire à des relations plus fortes et à un environnement général plus positif. La prochaine fois que vous serez tenté d’être méchant, prenez du recul et réfléchissez à la façon dont vos paroles ou vos actes peuvent affecter les autres. Un peu de gentillesse peut contribuer à créer un monde plus heureux pour tous.

R.C.