Que sont les troubles musculo-squelettiques

Que sont les troubles musculo-squelettiques (TMS) ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent un ensemble de pathologies affectant le système musculo-squelettique, incluant les muscles, les tendons, et les articulations. Ces troubles sont particulièrement prévalents dans certaines zones du corps telles que le dos, les membres supérieurs (poignets, épaules, coudes), et, moins fréquemment, les membres inférieurs (genoux). Dans cet article, nous explorons ensemble en détail ce que sont les TMS, les causes sous-jacentes de leur apparition, et leur impact significatif sur la vie professionnelle et personnelle des individus. En fin de celui-ci, nous abordons également la question des aménagements de postes de travail avec des solutions telles que les exosquelettes par exemple.

Les principales manifestations des troubles musculo-squelettiques

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent un éventail de conditions affectant le système musculo-squelettique, qui inclut les muscles, les tendons, et les articulations, provoquant douleur, inconfort, et souvent des incapacités significatives. Ces troubles se manifestent principalement dans le dos et les membres supérieurs, mais peuvent également affecter les membres inférieurs dans une moindre mesure.

Le syndrome du canal carpien est l’une des manifestations les plus courantes des TMS, touchant environ 38 % des individus souffrant de ces troubles. Ce syndrome se caractérise par des douleurs, des picotements, et une faiblesse dans la main et le poignet, résultant de la compression du nerf médian au niveau du poignet. Les travailleurs effectuant des tâches répétitives avec leurs mains ou utilisant fréquemment des outils vibrants sont particulièrement à risque.

Ensuite, le syndrome de la coiffe des rotateurs, affectant 30 % des cas, se réfère à des douleurs et des difficultés à mobiliser l’épaule, souvent dues à des lésions ou des inflammations des tendons de la coiffe des rotateurs. Ce syndrome est fréquemment observé chez les personnes effectuant des mouvements répétitifs au-dessus de la tête ou des tâches impliquant des postures contraignantes pour l’épaule.

L’épicondylite latérale, également connue sous le nom de « tennis elbow », touche 22 % des personnes atteintes de TMS. Elle est caractérisée par des douleurs sur le côté externe du coude, exacerbées par des mouvements spécifiques du poignet et de l’avant-bras. Ce trouble est typiquement associé à des activités nécessitant des mouvements répétitifs du poignet ou une prise ferme.

Les lombalgies, ou douleurs au bas du dos, concernent sept pour cent des cas de TMS. Elles peuvent être causées par une variété de facteurs, y compris des postures inadéquates, le soulèvement de charges lourdes, ou une sédentarité prolongée. Les lombalgies sont particulièrement prévalentes dans les professions exigeant une station debout prolongée, des mouvements répétitifs, ou le port fréquent de charges.

Moins fréquents mais non moins importants, les troubles affectant les membres inférieurs, tels que l’hygroma du genou, représentent une autre facette des TMS. L’hygroma du genou est une inflammation du sac bursique situé près du genou, souvent due à une pression ou des frottements répétés sur cette zone.

L’augmentation préoccupante des TMS

La progression alarmante des troubles musculo-squelettiques (TMS) en France ces dernières années a souligné une urgence croissante dans le domaine de la santé au travail. Depuis 2003, le pays a enregistré une augmentation de 60 % des cas de TMS, positionnant ces troubles en tête des maladies professionnelles nécessitant une indemnisation. En 2015, une part écrasante de plus de 87 % des maladies professionnelles ayant conduit à un arrêt de travail ou à une compensation financière était attribuée aux TMS. Cette tendance à la hausse des TMS reflète non seulement un défi majeur pour le système de santé français mais souligne également l’importance de renforcer les mesures de prévention et de prise en charge au sein des milieux professionnels.

Cette préoccupation n’est pas isolée à la France ; elle s’inscrit dans un contexte européen plus large où les maux de dos et les douleurs musculaires dominent les problèmes de santé rapportés par les travailleurs. Une enquête européenne sur les conditions de travail a révélé que ces deux types de douleurs représentaient les principaux soucis de santé rencontrés par les employés au cours de l’année précédente. Cette situation met en lumière la nécessité d’une action coordonnée à l’échelle européenne pour aborder les risques liés aux TMS, impliquant à la fois des politiques de santé au travail plus rigoureuses et des initiatives de sensibilisation accrues pour prévenir l’apparition et la progression de ces troubles débilitants.

Un aménagement de poste avec exosquelette pour lutter contre les TMS

Les causes multifactorielles des TMS

Les troubles musculo-squelettiques émergent de la tension entre les capacités physiques intrinsèques de l’individu et les sollicitations extérieures, souvent liées au cadre professionnel. Cette dynamique déséquilibrée est principalement alimentée par des activités répétitives, le soulèvement de poids importants, l’adoption de postures non ergonomiques, ainsi que l’exposition continue à des vibrations. Ces éléments biomécaniques, par leur nature, imposent une contrainte excessive sur le système musculo-squelettique, favorisant le développement et l’exacerbation des TMS. L’environnement de travail joue un rôle non négligeable dans cette équation, où des conditions telles que des températures basses et un éclairage insuffisant peuvent aggraver les risques.

Parallèlement, les dimensions psychosociales et organisationnelles contribuent également à la complexité du problème. Les pressions psychologiques découlant de l’environnement de travail, telles que le stress lié à des délais serrés, l’insatisfaction professionnelle, ou encore le manque de soutien de la part des supérieurs et des collègues, peuvent accentuer la vulnérabilité de l’individu face aux TMS. De même, les aspects organisationnels tels que les horaires de travail intensifs, le manque de pauses, et les tâches monotones renforcent cette tendance. Ainsi, l’apparition et la sévérité des TMS sont le résultat d’un entrelacement complexe de facteurs, nécessitant une approche holistique pour leur prévention et leur gestion.

Quels outils pour lutter contre les TMS au sein des entreprises ?

Pour lutter efficacement contre ces troubles, il est essentiel d’adopter une démarche globale et intégrée, qui commence par l’établissement d’un état des lieux précis et la mise en place d’outils adaptés.

Établir l’état des lieux : La première étape nécessaire

La lutte contre les TMS dans les entreprises commence invariablement par un diagnostic complet. Cette étape initiale nécessite de collecter des données précises sur les atteintes à la santé des employés et leur impact sur la performance de l’entreprise. Les informations à recueillir incluent notamment les maladies professionnelles reconnues, les accidents du travail liés à la manutention manuelle, les restrictions médicales, et l’absentéisme. Il est également utile de suivre des indicateurs tels que l’évolution de la production, le nombre d’intérimaires, et le nombre de postes transformés. L’outil clé de cette phase est un tableau de bord TMS, qui permet de suivre ces données et de piloter les actions de prévention.

Des outils simples pour prévenir les TMS dans l’entreprise

Une fois l’état des lieux établi, plusieurs solutions peuvent être envisagées pour prévenir les TMS. Parmi les plus prometteuses, les exosquelettes se démarquent par leur capacité à réduire la charge physique sur les travailleurs. Ces dispositifs d’assistance physique peuvent considérablement diminuer les risques de troubles musculo-squelettiques, en particulier pour les tâches impliquant de la manutention ou des mouvements répétitifs. En complément, des aménagements ergonomiques des postes de travail sont essentiels (des bureaux ergonomiques des exosquelettes ou encore des solutions automatisées de types cobots pour la manutention) . Ils incluent ainsi le plus souvent des ajustements de la hauteur des plans de travail, l’utilisation de matériel adapté pour réduire l’effort nécessaire, ou encore la mise en place de rotations des tâches pour limiter l’exposition aux facteurs de risque.

L’intégration et le suivi des actions de prévention

L’implémentation des solutions de prévention des TMS ne se limite pas à l’installation d’équipements ou à la réorganisation physique des espaces de travail. Elle implique également un engagement fort de la direction, une communication interne dynamique, et une formation adaptée des salariés. Les actions de prévention déjà en place doivent être évaluées et intégrées dans une démarche globale, impliquant différents acteurs de l’entreprise. Le suivi régulier du tableau de bord TMS est nécessaire pour mesurer l’efficacité des mesures mises en œuvre et ajuster la stratégie si nécessaire (Notez que ces éléments dont nous parlons se retrouvent dans le document unique de l’entreprise qui doit être disponible pendant 40 ans).

L’usage de bureaux ergonomiques est nécessaire dans les entreprises de services par exemple

Pour conclure sur les TMS

Les troubles musculo-squelettiques constituent une préoccupation majeure tant pour les individus que pour les systèmes de santé publique, en raison de leur fréquence élevée et de leur impact sur la qualité de vie et la productivité au travail. La compréhension des facteurs contribuant à leur apparition est essentielle pour élaborer des stratégies de prévention efficaces et améliorer le bien-être des personnes affectées. Les efforts collectifs impliquant employeurs, employés, et professionnels de la santé sont nécessaires pour réduire la prévalence de ces troubles et favoriser des environnements de travail plus sains.

R.C.