exosquelette definition

Qu’est-ce qu’un exosquelette ? Définition

L’idée d’un exosquelette, souvent reléguée aux films de science-fiction et aux romans futuristes, est devenue une réalité tangible qui promet de révolutionner de nombreux domaines, allant de la médecine à l’industrie et même au-delà. Mais qu’est-ce exactement qu’un exosquelette, et comment fonctionne-t-il ? Cet article se propose de démystifier cette technologie innovante, en explorant ses applications, son fonctionnement et les perspectives d’avenir qu’elle ouvre.

Une définition de l’exosquelette pour commencer

L’exosquelette, terme dérivé du XIXème siècle, combine le préfixe « exo-« , signifiant externe, avec « squelette », désignant ainsi une structure anatomique externe qui sert de protection. En zoologie, l’exosquelette est une caractéristique distinctive de certains invertébrés, offrant un bouclier contre les agressions extérieures et soutenant l’organisme. Par exemple, les tortues possèdent un endosquelette osseux interne ainsi qu’un exosquelette sous forme de carapace. Au-delà de son rôle biologique, l’exosquelette trouve des applications techniques modernes en augmentant les capacités humaines, notamment dans les environnements industriels où il allège la charge des ouvriers en effectuant des tâches répétitives. Ces armatures biomécaniques, évoluant au sein de l’univers de la supply chain, s’inscrivent dans une ère d’innovations technologiques où robots, drones et autres dispositifs collaboratifs fusionnent les capacités de l’homme et de la machine, révolutionnant ainsi les méthodes de travail et facilitant l’interaction humaine dans des contextes exigeants.

Dispositif considéré le plus souvent comme innovant, l’exosquelette joue un rôle clé dans l’amélioration des conditions de travail et la correction des postures, contribuant ainsi à minimiser les risques associés aux troubles musculosquelettiques (TMS). Ces troubles, souvent engendrés par des gestes répétitifs, des postures inappropriées, ou le soulèvement de charges lourdes, peuvent entraîner douleurs, gênes, et incapacités à long terme chez les opérateurs.

L’exosquelette se présente comme une solution technologique de pointe, offrant un support physique direct à l’utilisateur et à ce titre, il existe plusieurs types de modèles disponibles. En se fixant sur des parties spécifiques du corps, telles que le dos, les bras, ou les jambes, il agit comme une extension de la capacité humaine, compensant les efforts et réduisant significativement les charges physiques imposées aux opérateurs. Par ce biais, les exosquelettes facilitent non seulement la réalisation de tâches exigeantes mais aussi préviennent l’apparition de fatigue et de blessures liées au travail.

La conception de ces dispositifs intègre une variété de technologies avancées, incluant la robotique, la mécatronique, et les systèmes de capteurs. Ces éléments permettent à l’exosquelette de détecter les mouvements de l’utilisateur et de fournir l’assistance nécessaire au bon moment, assurant ainsi une synergie entre l’homme et la machine. Cette interaction harmonieuse maximise l’efficacité de l’opérateur tout en préservant sa santé et son bien-être.

Les exosquelettes trouvent leur application dans de nombreux secteurs, notamment dans l’industrie manufacturière, la construction, la logistique, et le secteur médical. Dans ces environnements, ils offrent des avantages considérables, améliorant la productivité, la sécurité, et la qualité de vie au travail. De plus, ils ouvrent la voie à de nouvelles possibilités pour les travailleurs souffrant de limitations physiques, leur permettant de participer à des activités qui étaient auparavant hors de portée.

Les origines historiques des exosquelettes

L’histoire des exosquelettes remonte aux premières tentatives de l’humanité pour augmenter sa force physique et sa résilience à travers des innovations technologiques. Les origines conceptuelles des exosquelettes peuvent être tracées jusqu’à l’antiquité, où des armures et des dispositifs mécaniques étaient utilisés pour renforcer les capacités des combattants. Cependant, c’est au 20e siècle que l’idée d’exosquelettes assistés mécaniquement a commencé à prendre forme de manière plus concrète, influencée par les progrès de l’ingénierie et des sciences.

L’un des premiers projets documentés d’exosquelette fut développé dans les années 1960 par General Electric, sous la direction de l’ingénieur Ralph Mosher. Le projet Hardiman visait à créer un exosquelette hydraulique qui permettrait à son utilisateur de soulever des charges lourdes avec un effort minimal. Bien que le Hardiman n’ait jamais atteint le stade de production en raison de problèmes de sécurité et de contrôle, il a posé les bases pour le développement futur des technologies d’assistance physique.

Au fil des années, l’intersection de la biomécanique, de l’électronique et de l’informatique a permis d’élaborer des exosquelettes plus sophistiqués. Les travaux de chercheurs et d’ingénieurs comme Homayoon Kazerooni de l’Université de Californie à Berkeley, ont été essentiels dans ce domaine. Kazerooni a ainsi contribué au développement d’exosquelettes qui améliorent la force et l’endurance des utilisateurs, tout en permettant une gamme de mouvements naturelle et fluide.

Le fonctionnement moderne des exosquelettes s’appuie sur des technologies avancées telles que des capteurs de mouvement, des actionneurs électriques, et des algorithmes d’intelligence artificielle. Ces composants détectent les intentions de l’utilisateur et activent l’exosquelette pour fournir assistance et soutien. Qu’ils opèrent en mode actif, en amplifiant les capacités physiques pour des tâches spécifiques, ou en mode passif, en offrant un support sans apport énergétique direct, les exosquelettes modernes incarnent l’aboutissement d’une longue histoire de recherche et d’innovation, offrant des solutions adaptées à une variété de besoins et d’applications.

Un exosquelette prototype

Les exosquelettes : Actifs ou passifs ?

Le domaine des exosquelettes, une technologie à la frontière de l’innovation en matière d’assistance physique, se scinde en deux grandes familles : les exosquelettes actifs et les exosquelettes passifs, chacun répondant à des besoins et à des contextes d’application distincts :

  • Les exosquelettes actifs incarnent la quintessence de la technologie assistive, dotés de systèmes motorisés alimentés par des batteries. Ces dispositifs sont conçus pour fournir une assistance dynamique et adaptative aux mouvements de l’utilisateur, augmentant ainsi de manière significative sa force et sa capacité à accomplir des tâches exigeantes. Cependant, leur sophistication technologique se traduit par des coûts de production élevés et une complexité opérationnelle, limitant leur déploiement principalement au domaine de la recherche et aux applications médicales. Dans ces contextes, ils offrent un potentiel transformateur, notamment pour la réhabilitation de patients souffrant de paralysies ou de faiblesses musculaires, en permettant des exercices thérapeutiques contrôlés et mesurables qui accélèrent le processus de récupération ;
  • Par contraste, les exosquelettes passifs, dépourvus de composants motorisés, exploitent des mécanismes mécaniques tels que des ressorts ou des lames en carbone pour fournir une assistance. Ces dispositifs utilisent l’énergie cinétique générée par les mouvements de l’utilisateur, qu’ils stockent et restituent pour soulager l’effort musculaire nécessaire à la réalisation de tâches spécifiques. Leur simplicité, leur fiabilité et leur coût réduit les rendent particulièrement adaptés à une intégration dans les milieux industriels et manufacturiers, où ils peuvent significativement réduire la fatigue et le risque de blessures associées à la manutention de charges lourdes ou à l’exécution de gestes répétitifs. Dans un atelier de production, par exemple, un exosquelette passif peut être utilisé par un opérateur en manutention pour faciliter le levage et le déplacement de pièces ou d’outils lourds. En redistribuant la charge à travers le dispositif plutôt que sur les muscles et les articulations de l’opérateur, l’exosquelette réduit le risque de troubles musculo-squelettiques, améliorant ainsi le bien-être au travail et augmentant la productivité. Cette application illustre comment, en allégeant le fardeau physique des tâches industrielles, les exosquelettes passifs contribuent à créer des environnements de travail plus sûrs et plus ergonomiques.

L’usage des exosquelettes en entreprise : Par où commencer ?

L’intérêt des entreprises pour l’intégration d’exosquelettes dans leurs opérations ne réside pas dans la recherche d’une « homme augmenté » au sens traditionnel, mais plutôt dans la vision d’un « homme préservé ». Cela signifie que l’objectif principal de l’adoption de cette technologie est de réduire les efforts physiques requis par les employés, sans nécessairement augmenter la capacité de charge qu’ils peuvent manipuler. Cette approche met en avant la santé et la sécurité des collaborateurs en diminuant les risques de blessures et en améliorant le bien-être au travail.

L’accompagnement dans le processus d’intégration d’exosquelettes est essentiel pour en maximiser les bénéfices. Cela commence par une analyse ergonomique détaillée des postes de travail afin de définir précisément les besoins spécifiques à chaque situation. L’adaptation et la personnalisation du processus d’intégration sont cruciales, englobant non seulement l’ajustement physique des dispositifs aux utilisateurs mais aussi l’aménagement des postes de travail pour éviter les risques de chocs, de chutes, et l’apparition de nouvelles contraintes. En outre, une attention particulière est accordée aux potentiels effets secondaires, tels que l’augmentation du rythme cardiaque ou les frottements sur la peau, pour s’assurer que l’introduction des exosquelettes se fasse de manière aussi sûre et confortable que possible.

La formation des collaborateurs à l’utilisation correcte et efficace des exosquelettes est également un pilier de cette méthode d’intégration, assurant non seulement une transition en douceur mais également une adhésion et une acceptation accrues de la technologie. En suivant une méthodologie rigoureuse, inspirée par les recommandations d’instituts de recherche et de sécurité, les entreprises peuvent s’assurer que l’implémentation des exosquelettes contribue positivement à la productivité tout en préservant le capital le plus précieux : la santé et le bien-être de leurs employés

Une formation au port de l’exosquelette est nécessaire au sein de l’entreprise

Les applications pratiques des exosquelette

Les domaines d’application des exosquelettes sont vastes et diversifiés. En médecine, ils sont utilisés pour faciliter la rééducation des patients souffrant de troubles moteurs, permettant une récupération plus rapide et plus efficace. Dans le secteur industriel, les exosquelettes offrent un soutien aux travailleurs, réduisant la fatigue et le risque de blessures lors de la manipulation de charges lourdes ou de l’exécution de tâches répétitives. Au-delà de ces applications, les exosquelettes commencent également à trouver leur place dans le secteur militaire, où ils sont développés pour augmenter la force et l’endurance des soldats. De plus, dans le domaine du sport et des loisirs, ils ouvrent de nouvelles possibilités pour améliorer les performances et créer des expériences immersives uniques.

Les exosquelettes, grâce à leur capacité à augmenter la force humaine, à soutenir la mobilité, et à prévenir les blessures, trouvent des applications pratiques dans une multitude de secteurs allant bien au-delà de leurs premières utilisations envisagées. En médecine, par exemple, ces dispositifs révolutionnent la rééducation des patients atteints de troubles moteurs. Un exemple concret peut être observé dans le traitement des victimes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), où les exosquelettes permettent des séances de thérapie intensive et ciblée, encourageant la réapprentissage des mouvements et la réactivation des chemins neuronaux, ce qui conduit à une récupération accélérée et améliorée.

Dans le domaine industriel, l’intégration des exosquelettes transforme l’environnement de travail en réduisant significativement la fatigue physique et le risque de blessures associées à la manutention manuelle de charges lourdes ou à des tâches répétitives. Par exemple, dans les chaînes de montage ou les entrepôts logistiques, l’utilisation d’exosquelettes passifs permet aux opérateurs de soulever et de déplacer des objets avec moins d’effort, améliorant ainsi leur endurance tout au long de la journée et réduisant le taux d’accidents du travail.

Le secteur militaire explore également le potentiel des exosquelettes pour transcender les capacités physiques des soldats. En fournissant un soutien musculaire additionnel, ces dispositifs peuvent permettre le transport de charges plus lourdes sur de longues distances ou améliorer l’efficacité opérationnelle dans des environnements exigeants. L’objectif est de maximiser l’endurance et la force des militaires tout en minimisant le risque de blessures dues à la surcharge et à la fatigue.

Enfin, dans les sphères du sport et même dans certains divertissements et loisirs, les exosquelettes ouvrent la voie à des expériences innovantes et immersives. Dans le sport, ils peuvent être utilisés pour l’entraînement, aidant les athlètes à augmenter leur force et leur résilience sans imposer un stress excessif sur leur corps. Dans le secteur des loisirs, ils permettent de créer des expériences interactives où les participants peuvent ressentir physiquement les actions et les environnements virtuels, comme jamais auparavant, offrant ainsi une nouvelle dimension aux jeux vidéo et aux expériences de réalité virtuelle sur Internet comme ailleurs.

Pour conclure sur les exosquelettes

Les exosquelettes représentent une avancée technologique remarquable particulièrement inspirée du monde animal d’ailleurs (voir notre sujet sur le faucheux), avec le potentiel de transformer de nombreux aspects de notre vie quotidienne et professionnelle et bien qu’il reste encore des défis à surmonter en particulier pour leur usage dans l’ensemble des entreprises concernées, les progrès continus dans la recherche et le développement promettent de rendre ces dispositifs plus accessibles et efficaces dans les années à venir. À mesure que nous continuons à explorer et à étendre les capacités de cette technologie, l’avenir des exosquelettes semble non seulement prometteur mais aussi fascinant, marquant le début d’une nouvelle ère dans laquelle les limites humaines pourront être repoussées comme jamais auparavant.

C.S.